A propos Pierre Leblanc Sculpteur

Que fait Pierre Leblanc? Il professe la sculpture en mettant le voyeur en apnée. Il occupe l’espace.

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Pierre Leblanc l intelligence des mains

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Pour débuter, voici un court vidéo de Renée Côté sur l’installation de la sculpture monumentale Naissance, envol et vie… ou Pour la suite du monde au pavillon Ferdinand Vandry à l’Université Laval de la faculté de médecine, le 15 juin 2009. Cette capsule vidéo de 8 min 40 sec, est un aperçu du film en devenir de Renée Côté. La direction photo est assuré par Nathalie Lasselin. Bon visionnement !

« Le 15 juin 2009 à 5 heures du matin, nous étions tous à préparer la mise en place de l’appareillage (grue et outils en tout genre) afin de mettre en place l’oeuvre extérieure dédiée au pavillon Ferdinand Vandry à l’Université Laval. Pavillon dédié à la santé et à la médecine. La sculpture devait être installée dans une cour intérieure de la faculté et nous devions impérativement passer par dessus le bâtiment et nous rendre pratiquement au fond de la dite cour, quelques 40 à 45 mètres plus loin. Les pièces devaient s’élever à peu près à la même hauteur dans les airs afin de passer correctement au dessus de l’édifice.

Donc beaucoup de travail en perspective et mes deux acolytes, soit mon fils Vincent Leblanc et son ami d’enfance Emmanuel Proulx étaient là comme le prolongement de mes bras et de ma tête. L’architecte Marc Letellier était aussi au rendez-vous. Nous étions aussi secondé par Réjean Hardy qui s’occupait du chantier pour l’Université et de Monsieur Bouillon et de son opérateur Gilles pour la grue. » -Pierre Leblanc

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Et pour continuer, voici un texte de Michel-Pierre Sarrazin:

Pierre Leblanc: La guerre au temps

J’ai connu Pierre Leblanc la nuit, fumant par toutes les pores du cuir devant sa forge, en tablier de peau, eubage possédé par le feu des Druides. Il tenait la flamme en échec avec un bouclier d’éclats de rire. Il menait dans la nuit, avec André Fournelle, des bacchanales de fer. il sculptait mo-nu-men-ta-le-ment le symbole. Pierre Leblanc s’en prenait à la matière pour lui faire rendre gorge et avouer des arcanes magiques. Leblanc me paraissait n’être qu’un nom de code, comme Renoir ou Rodin, cachant de fulgurantes passions: en réalité, ce sculpteur semblait temporairement venu du fond des âges pour créer joyeusement, en riant dans sa barbe de mâchefer, des pièces de pyrotechnie pour un combat contre la montre.

Leblanc faisait alors la guerre au temps. Il la fait encore. Il produit des mécaniques à l’envers des montres, pour démonter le sens des aiguilles.

Il construit des ponts, des autels, des engins, il tire des plans, il provoque la tension qui vitalise la matière, comme un mécanicien penché sur un moteur qu’il soumet aux essais. Il est passionné par le son minéral. Il tente de l’ajuster à l’oreille humaine.

Que signifient ces poutres d’acier, mises en équilibre sur des pierres? Et ces bas-reliefs de bois, qui se suspendent aux murs comme des cadres? Et ces maquettes-poèmes illustrées, d’Arles et de Rennes? Et ces monuments mégalithiques, hommages à des pratiques disparues, à une race antique? Que fait Pierre Leblanc? Il professe la sculpture en mettant le voyeur en apnée. Il occupe l’espace. Comme un général sur un champ de bataille, il utilise à son gré l’artillerie lourde (la sculpture monumentale), la cavalerie rapide (en bas-reliefs), ou l’infanterie légère (en maquette). Pierre Leblanc fait sa campagne.

À une autre époque, je le vois assis sur un cheval, menant ses gaillards à la conquête d’un Graal païen. Je l’entends rire, de ce rire inoubliable, complice, quand il montre son plan à la mauvaise troupe que nous sommes.

Nous ne comprenons pas toujours le message, mais nous suivons sans crainte ce chaleureux homme qui réussit à faire parler de ses sculptures, même par ceux qui n’osent pas les regarder, tellement ils les craignent.

Pierre Leblanc est un noir magicien qui n’a pas froid aux yeux. Il garde dans sa patiente alchimie un regard de braise pour tout ce qui se prête à son jeu savant. Ses oeuvres sont pleines de tiroirs secrets, contenant des trésors de rêveries anciennes. Cet homme est certainement le plus jeune patriarche que j’ai connu, de jour comme de nuit.

Michel-Pierre Sarrazin
Texte tiré du catalogue d’exposition Les années 80 – Pierre Leblanc, réalisé par le Musée d’art contemporain des Laurentides (MACL) en 1992.